Histoire d'Ettore Scola |
Françoise Fabian |
Antonietta Tiberi |
Jacques Weber |
Gabriele |
Dominique Bluzet |
Emanuele Tiberi |
Christine Pignet |
la concierge |
Les enfants : Maud Narboni, Jérémy Ricard, Benjamin Ricard,
Et en alternance : Loup Cellar ou Arthur Pelissier,
Matthias Liaroutzos ou Pierre-Emmanuel Ancenys,
Yael Illouz ou Anne-Laure Verthuy
Les musiciens : Marc Andréis, Lofti Chérif, Sabine Giordano,
Ariane Gobin, David Zambon
Avec la voix de Patrick Burgel
Production Théâtre de Nice CDN Nice Côte d'Azur
Théâtre du Gymnase / Marseille du 19 au 30 mai 1998
Rome endimanchée se prépare à recevoir la visite de Hitler.
Commenté à la radio par la voix du speaker, nous suivons le voyage
qu'il effectue en train à travers l'italie jusqu'à son arrivée
à Rome, à la gare d'Ostia (construite pour l'occasion), où
se déroule la rencontre histo-rique entre Hitler et Mussolini : ensemble,
ils passent en revue les troupes alignées, escortés par les cuirassiers
et des mousquetaires, ils parcourent la voie dei fori imperiali, entre deux
rangées de foule. Mais le grand ren-dez-vous avec la population est pour
demain : tous devront assister au défilé des hommes et des engins
de guerre, défilé qui démontrera à l'al-lié
germanique la puissance de l'italie fasciste.
Extrait du texte intégral de la pièce
Pendant ce temps, dans un modeste immeuble vidé de ses Occupants ne demeurent
que les deux protagonistes et la concierge. Gabriele, homo-sexuel licencié
pour "moeurs non conformes" et Antonietta, mère de famille
exemplaire, "reine du foyer" vont confronter leurs solitudes, expri-mer
leurs frustations, vivre une vraie rencontre.
Rien de changé pour eux au terme de cette journée particulière,
si ce n'est leur regard sur le monde...
Extrait d'une inferview de Jacques Weber de la création de la pièce
en mars 82. Jacques Weber tenait, au côté de Nicole Courcel, Antonietta,
le rôle de Gabriele.
«Quelques films m'ont comme vous tous, marqué, bouleversé
: "Une journée particulière" fut l'un d'eux.
Mais pourquoi ai-je eu, dès la fin de la projection, l'envie profonde
et irréversible de transposer cette histoire au théâtre
? Certes la règle des trois unités classiques (lieu, action, temps),
évidente pour le film, lui conférait une forte théâtralité.
Cette transposition, prétexte d'une nouvelle conquête, d'une redécouverte
des dimensions de l'alchimie du théâtre, m'a séduit. Plus
profondément encore l'encadrement, l'essouflement de deux individus,
leur dépendance tragique à l'histoire, me semblaient une dimension
que le théâtre pouvait parfaire par le "plan d'ensemble"
qu'il nous propose toujours, par l'irréalité concrète de
son cadre, de ses décors. La nature du rapport entre Gabriele et Antonietta
est complexe et puissante. Leur chemin intérieur ne s'édifie que
"physiquement". Rien n'est cérébral. C'est la sensualité
qui, seule, l'espace d'un moment, leur permettra l'espoir ou l'oubli. Tout cela
exige de l'acteur un abandon total de lui-même.»
Jacques Weber, 21 mai 1997
«En 98, remonter "Une journée particulière"
c'est redire simplement que "la bête n'est pas morte", c'est
aussi dénicher derrière les slogans aux idées courtes,
les solutions expéditives et les tentations du nationalisme. Mais bien
au-delà de ce rapport simple et direct avec notre époque, il y
a ce que le théâtre ne cesse de nous raconter : la solitude de
chacun, la solitude des chairs, des désirs et des mots, captive du grand
vacarme du monde...»